Améliorer la gestion des ressources naturelles et la gouvernance des terres dans et autour du Parc National de la Benoué est l’objectif que se donne le CED dans le cadre du projet EcoNorcam, en particulier via des partenariats public-privés. Afin de mettre en place un processus participatif et inclusif de gestion du paysage, il est important d’impliquer les acteurs clés, tels que les communautés locales (agriculteurs, éleveurs locaux et transhumants, etc.) dans la mise en œuvre du processus, car les conflits agro pastoraux liés à la transhumance entravent la bonne gestion des terres et des ressources naturelles.
Le 10 juin 2023, un atelier de concertation des acteurs locaux du pastoralisme pour la mitigation des conflits agropastoraux et de l’insécurité transfrontalière s’est tenu à Rey-Bouba, Département du Mayo-Rey. L’objectif était de conduire un dialogue entre les bergers locaux et transhumants et les autres acteurs locaux impliqués dans la gestion du paysage, afin de prévenir et gérer les conflits y afférents. Prenaient part à cette rencontre l’équipe technique du projet EcoNorCam (CED et FODER), des autorités administratives traditionnelles et communales de Rey-Bouba, des sectoriels de référence (MINFOF, MINADER, MINEPIA), des services de la conservation des Parc National de la Benoué et du Faro, des Forces de Maintien de l’Ordre, des leaders communautaires intervenants dans la chaines de gestion des conflits agro-pastoraux et de quelques partenaires intervenant dans la zone sur la question de pastoralisme et le réseau des aires protégées concernées (CERAF, AWF).
Le Maire de la commune de Rey-Bouba a exhorté les uns et les autres à la réflexion et à l’engagement véritable pour la préservation du patrimoine restant à travers la proposition de solution concrète pour mitigation des conflits causés par la transhumance; tandis que le Sous-préfet de Rey-Bouba a interpelé les participants à un engagement dans la préservation des ressources de la zone.
A l’issu des exposés sur l’état des lieux de la transhumance dans les aires protégées du Faro et de la Benoué, et des discussions qui ont suivi, plusieurs recommandations ont été faites aux divers acteurs.
Les autorités administratives devraient par exemple revoir les textes qui régissent le pastoralisme et la transhumance au Cameroun, et sensibiliser les populations sur leurs rôles dans le processus de gestion de la transhumance. Les forces de défense et forces maintien de l’ordre sont incitées à davantage de coopération avec les chefs traditionnels pour mener de bonnes investigations dans le cadre des conflits agropastoraux et/ou liés à la transhumance et aussi pour l’accès aux informations, ainsi que le renforcement de la sécurité frontalière à travers la répression des transhumants transfrontaliers. Quant-aux leaders traditionnels, il serait important qu’ils facilitent l’exécution des appareils mis en place pour gérer la transhumance et ses conséquences, et qu’ils mènent des sensibilisations suivant la méthode du porte à porte sur la gestion des conflits et la gestion locale de la transhumance. Enfin, tous les acteurs devraient contribuer à la mise sur pied d’un système qui permette d’identifier les bergers et troupeaux résidents des troupeaux transhumants de façon à assurer un meilleur suivi des déplacements des bergers sédentaires et repérer plus facilement les troupeaux transhumants.