Contribuer à la protection des droits et des intérêts des communautés locales et à la gestion durable des ressources naturelles, tel est l’objectif du Centre pour l’Environnement et le Développement (CED) dans le cadre de ses actions d’observation indépendante des forêts. Suite à l’opposition à la mise en valeur d’une Vente de Coupe formulée par une partie des ressortissants du canton Bakem (Département du Moungo, Région du Littoral) par une lettre d’opposition rédigée le 7 décembre 2022 et adressée au Ministre des Forêts et de la Faune (MINFOF), une descente sur les lieux a été initiée par le CED.
La superficie qui fait l’objet de vente de coupe était une forêt communautaire appartenant au GIC Combo Bakem (département du Moungo, Région du Littoral) et dont les activités n’ont pas été poursuivies depuis 11 ans, faute de moyens. Le MINFOF a été saisi pour demander l’annulation de la forêt communautaire et la mutation de celle-ci en vente de coupe. L’Arrêté N° 00 59 /MINFOF/SETAT/DG/DF/SDAFF/SEDIAF/SC/SAG du 09 juillet 2022 accorde une vente de coupe n° 07 03 302, d’une superficie de 2500 hectares à la société Ets Eloundou Toua Desire (ETD).Face à cette autorisation, se dressent certains Chefs de canton, qui estiment que la procédure d’attribution a été violée, et dans le même ordre de pensée, une partie de la population du canton estime que l’exploitation forestière est la source de biens des maux dans leur village, au rang desquels l’insécurité alimentaire. La qualité et la quantité des denrées se trouvent altérées. Face à cela, les communautés regrettent qu’une cartographie des ressources n’ait été faite avant le début de l’exploitation. En effet, la cartographie participative aurait permis d’identifier, sur le site, les ressources indispensables à la vie des communautés, les espaces dont elles ont besoin, et les préserver.Autre bémol, les observations de terrain montrent que l’espace accordé à la vente de coupe fait l’objet d’une exploitation illégale intense. Les protestations formulées par une partie des populations puisent leur fondement dans cette anarchie à laquelle elles font face depuis une décennie.Afin de préserver l’espace et les droits des communautés, un meilleur contrôle de la zone en proie à l’exploitation illégale devrait être assuré par les autorités ; un suivi strict des procédures d’exploitation, (délimitation, prise en compte des besoins des communautés, respect du cahier des charges) devrait être fait, assurant aussi la préservation des essences utiles à la communauté (arbre à produits forestiers non ligneux, pharmacopée….).
Ces actions sont menées dans le cadre du projet PAMFOR (Promotion de la transparence du secteur forestier au Cameroun par la vulgarisation de l’OTP et la mise en œuvre de l’observation indépendante).