Les débats de 1988 sur la gestion des déchets toxiques destinés à un stockage discret en Afrique amène une jeune équipe pluridisciplinaire constituée de juristes, sociologues et anthropologues à s’intéresser à la prise en compte des préoccupations du continent africain dans le débat mondial sur la protection de l’environnement.
L’exploitation forestière à grande échelle est une des questions qui anime l’équipe à cette époque où très peu d’acteurs entrevoyaient l’ampleur et les conséquences du phénomène au niveau mondial et sur le continent africain. Une Etude sur les forces et faiblesses de la loi de 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche au Cameroun est alors initiée. Celle-ci va donner l’occasion de rencontrer les communautés locales et autochtones des zones forestières du Cameroun, de comprendre la nature et les incidences des interactions avec les entreprises actives dans ces régions. L’équipe réalisera alors que dans chaque localité où est installée une entreprise les rapports avec les communautés sont empreints de conflits.
Le CED sera formellement crée en 1995, en réaction à la crise de la gestion des forêts au Cameroun observée au début des années 90. Celle-ci est marquée par l’augmentation de la production industrielle de bois, le développement de l’exploitation forestière illégale, la recrudescence du braconnage, les incidences écologiques, sociales et économiques.
Le champ d’intervention du CED va progressivement s’étendre aux problématiques des industries extractives (pétrole, mines), perçues comme des menaces pour les droits des populations et de l’environnement.
Le CED a développé une expertise sur le plaidoyer environnemental principalement au Cameroun et en Afrique Centrale avec comme priorité centrale les droits des communautés locales et autochtones.